Errances
Collectif sous la direction de Suzanne Cloutier
Contenu Illustrations, textes
Date 2023
ISBN 9782925091110
Format 12.5 x 18 cm
Pagination 172
Langue Français
Prix 34.95$ - 25€
En librairie
Dans son premier livre, l’artiste Suzanne Cloutier nous offre une exploration de la thématique de l’errance sous toutes ses formes. S’inspirant des travaux du designer Henry Dreyfuss, du Dictionary of Symbols de Carl G. Liungman ainsi que de l’œuvre du peintre Jean-Michel Basquiat et des écrits de Jack Kerouac, elle rend hommage aux vagabonds américains, suédois et anglais et à leur langage unique formé de pictogrammes.
Le corpus des dessins présentés dans Errances illustre des morceaux d’histoire de générations de bohémiens, hobos, sans-abri et voyageurs ferroviaires clandestins ayant traversé une période de misère économique et d’industrialisation frénétique. Leur langage codé, dont le caractère graphique est indéniable, fascine par l’histoire qu’il raconte. Juxtaposés, ces signes documentent un mode de vie et brossent le portrait d’une population et de son époque. Ils racontent les préoccupations quotidiennes et profondément humaines : la quête de nourriture, de sécurité, d’un endroit où dormir, le signalement d’un danger, d’une direction à prendre ou à éviter… Mais ces signes sont aussi plus largement l’expression d’un refus de la sédentarité, d’un désir de vivre – et survivre – différemment, et un symbole fort d’anticonformisme et de quête de liberté. Onze écrivain∙e∙s, romanciers et poétesses, collaborent à cet ouvrage avec des textes de création, apportant un éclairage contemporain sur les thèmes de l’errance, de la liberté de circulation et de l’humanité en mouvement.
Au croisement des arts visuels, de la littérature et du design, Errances propose une réflexion originale sur les questions cruciales de notre époque que sont notre capacité à l’empathie, à l’hospitalité et à la solidarité. Un livre-objet unique et passionnant qui nous invite à questionner notre propre humanité au sein d’un monde où les inégalités socio-économiques ne cessent de croître.
C’est beau et émouvant
Les libraires
Auteur.e.s
Suzanne Cloutier vit et travaille à Montréal, sa ville natale. Elle est diplômée de l’Université Concordia en peinture et en dessin, qui demeurent ses outils de prédilection. Dans ses œuvres, où elle explore des thèmes empruntés à l’histoire de l’art et à l’actualité, elle s’attarde particulièrement sur la violence humaine. Ses peintures, dessins et lithographies ont fait partie d’expositions solos et collectives, principalement dans le réseau des maisons de la culture de Montréal et dans des centres d’artistes du Québec. En 1997, Suzanne Cloutier a représenté le Québec en peinture aux 3e Jeux de la Francophonie à Madagascar. Elle a aussi participé à la Biennale du dessin, de l’estampe et du papier du Québec en 2001. Attirée par le livre d’artiste, Suzanne Cloutier s’est formée à la reliure d’art et à l’écriture et, en 2018, a fait ses débuts dans ce domaine en présentant Vagrancy–Signs for Survival (édition limitée) à la foire Volume 1 MTL. Également décoratrice en chef de cinéma, elle a collaboré à plus de soixante productions québécoises et étrangères, dont L’Âge des ténèbres, Source Code, Brooklyn, Le château de verre ou encore Scream VI.
Avec les textes des écrivain∙e∙s Joséphine Bacon, Jean Barbe, Marie-Andrée Gill, David Goudreault, Perrine Leblanc, Catherine Mavrikakis, Laure Morali, Alex Noël, Rodney Saint-Éloi, Mauricio Segura et Élise Turcotte.
Extraits
L’humanité était nomade à ses débuts. Elle est en grande partie devenue sédentaire. Des frontières sont venues diviser les terres qu’elle parcourait jusqu’alors en toute liberté.
Mais des peuples nomades parcourent toujours leur territoire en suivant les saisons et les migrations d’animaux dans des pays colonisés par d’autres. Le nomadisme est une composante essentielle de leur identité et ils se réclament d’un mode de vie que certains tentent de leur dénier, parfois par la force.
Des nomades qui ne souhaitaient pas l’être errent par nécessité, chassés de leur territoire par des impératifs de survie, des catastrophes naturelles ou la férocité des hommes. Ils cherchent en un autre lieu un avenir meilleur, mais ils se heurtent aux frontières et s’y entassent, de plus en plus nombreux, dans des camps de réfugiés où on les parque en attendant de savoir quoi faire d’eux.
Des hommes et des femmes prennent aussi la route par refus d’un mode de vie qu’on voudrait leur imposer, conscription, industrialisation, spéculation, et ceux qu’on appelait anciennement les trimardeurs parcourent les pays en passant d’un travail saisonnier à un autre. [...]
Toutes les errances ne sont pas voulues, toutes les errances ne sont pas égales, mais toutes les errances ont leur humanité en partage, et le besoin de survie – et la solidarité qui en découle.
« Errances est à la fois un livre d’art et de poésie où les auteurices illustrent de mystérieuses images. Le tout est précédé d’une savante introduction de l’artiste, expliquant l’histoire de ce langage pictographique propre aux oubliés, aux effacés. Suzanne Cloutier a voulu mettre en avant des signes qui apparaissent sur les murs des villes : ces symboles sont des messages que se laissent entre eux les nomades et itinérants, pour indiquer un endroit dangereux, un voisinage agressif, ou bien, à l’inverse, où ils peuvent espérer trouver un bon accueil, une soupe chaude, un endroit où dormir sans danger. Une humanité des interstices se dessine dans ces signes. C’est beau et émouvant. »
Quentin Wallut (librairie La maison des feuilles), Les libraires
« Il existe une langue secrète qui a traversé les océans et qui a été partagée par des milliers de personnes qui refusaient la sédentarité : un langage formé de pictogrammes dont le but était d’indiquer aux vagabonds, voyageurs, hobos ou sans-abri les endroits où ils trouveraient pitance, refuge, méchanceté ou sécurité. Des images qui indiquaient quels chemins suivre, à quelle porte cogner, à quelle autre passer tout droit. En se basant sur le travail d’artiste, de designer, d’écrivain et de sémiologue, Suzanne Cloutier propose un ouvrage unique qui répertorie quatre-vingt-quatre de ces signes jadis utilisés. Unique, car elle les a tous repeints selon un classement précis et unique, car elle a demandé à onze écrivains de participer au projet en signant un texte inspiré de l’errance, de l’exil ou de l’exclusion. »
Josée-Anne Paradis, Les libraires
« C'est un beau livre, un livre-objet qui sort de l'ordinaire. »
Hélène Denis, Canal M
« C’est surprenant du début à la fin ! C’est un livre qui m’a plu parce que c'est un livre-surprise. […] Suzanne Cloutier s’est amusée à faire un bijou de livre qui devient presque un livre d’art. »