Outre
Pierre Ouellet
Contenu Poésie
Date 2022
ISBN 9782924397978
Format 12.5 x 19.5 cm
Pagination 172
Langue Français
Prix 24.95$ - 16€
En librairie
Dans ce nouvel opus, le poète primé Pierre Ouellet se livre à une exploration détaillée de la finitude qui nous guette depuis le premier jour et de la dépossession de l’être. Dans une langue scandée, au rythme envoûtant, qui se déploie au fil des pages sans jamais déroger à une universalité choisie du propos, il s’applique à déconstruire la mort annoncée du sujet. Comment dépasser sa propre fin ? Les mots peuvent-ils nous sauver ? L’écriture renvoie sans cesse le poète à sa finitude, jusqu’à l’apaisement, le renouement avec le soi, ses doubles et ses fantômes.
Une poétique de l’hospitalité
Lettres Québécoises
Auteur.e.s
Pierre Ouellet est poète, romancier et essayiste. On lui doit une cinquantaine de livres, dont onze romans, une vingtaine de recueils de poèmes, ainsi que dix-sept essais. Membre de l’Académie des lettres du Québec et de la Société royale du Canada, il a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada en esthétique et poétique de l’UQAM. Il a dirigé plusieurs revues — Protée, RS/SI, Spirale et Les écrits —, de même que les collections « Spirale » de Trait d’union et « Le soi et l’autre » de VLB éditeur. Il a reçu, en 2015, le prix Athanase-David pour l’ensemble de son œuvre.
Extraits
Outre signifie « en plus », « au-delà », mais aussi « poche d’air », « bourse d’être », « gourde à respir »… petit organe qu’on porte en soi, sur soi, en cas de trop grande soif dans les déserts que l’on traverse le long d’une vie. Les poèmes sont ce genre d’outres, percées de toutes parts, mais capables de retenir, le temps d’une brève histoire, assez de larmes ou perles de sueur, égouttement de sang, de bile, d’humeurs, pour assurer notre survie.
***
je fais la nuit sur ce que j’ai
vécu avant qu’elle ne se fasse
d’elle-même sur ce que je ne
serai plus : je prends les
devants sur mon propre
fantôme, toujours en
retard d’une vie ou deux sur ce que j’aurai
été… chaque fois à
moitié, la tête ailleurs, l’âme à
cent lieues
Critiques
« On ne trouvera ici ni observations, ni descriptions, ni paysages. Ouellet est avant tout un poète de l’intériorité : son écriture explore le mystère du « moi », de cette entité suspecte qu’on appelle le « sujet ». Peu d’auteur·rices québécois·es se sont interrogé·es de manière aussi profonde sur les rapports identitaires complexes qui unissent le « je » au langage, le mot à la chose. Plutôt que de miser sur le ressenti, sur les petits et grands drames biographiques, l’œuvre s’aventure sur le terrain de la réflexion existentielle ou « philosophique ». Cette ambition intellectuelle, il faut le préciser, ne manque jamais de sensibilité et n’empêche pas l’écrivain d’être attentif aux êtres qui l’entourent. Une poétique de l’hospitalité se manifeste ainsi à quelques reprises. »
Antoine Boisclair, Lettres Québécoises
« L’auteur sait se perdre et perdre son lecteur, s’aventurer à l’aveugle au cœur des forêts, laisser place à l’inattendu, ne rien entendre du chaos tant ce dernier est puissant, mais en retenir tout de même des bribes, glisser dans la féconde rêverie, frayer avec les cauchemars, s’abandonner aux tumultes, aux remous de la rivière. En proie aux vertiges, notre poète parvient à sortir la tête de l’eau, prend une bonne respiration, replonge aux fonds des abysses, puis remonte à la surface. Il en ramène des trésors, des vérités d’imagination dont il veille sur l’ordonnancement lorsqu’il les couche enfin sur les pages de ses ouvrages. […] notre auteur a un don exceptionnel pour créer des images fortes et percutantes ; il file habilement de puissantes métaphores ; il sait redonner vie à de plus anciennes, comme celle où la vie se fait rivière avant de se jeter dans la mer ; sa poésie n’est pas dépourvue de beauté, qu’aucune joliesse cependant ne vient affadir. »
Daniel Guénette